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10 000 km plus a l'Est
18 avril 2010

Gastéropode

L'hiver se traîne, n'en finit pas de s'étaler et de prendre tout son temps pour faire sa sortie. Il s'étire, se contracte, se détend à nouveau, progressant par ondulations lentes, laissant derrière lui sa trace visqueuse. Avec son air inoffensif du début de saison, ses petits coups de corne velléitaires, bien vite rentrées, ses rares incursions en dessous de 6 degrés, on ne l'avait pas pris bien au sérieux. C'est sûr, cette année, l'hiver ne serait pas bien méchant, se disait-on avec insouciance. On en sera vite sorti!

Las, il se venge de manière sournoise, optant pour la guerre d'usure. Je ne me presse pas, j'y vais, puis je fais une pause, j'avance d'un coup, puis je me rétracte. A bout de nerfs, épuisés par ces longs mois de froid et de pluie mis bout à bout, nous guettons la fin du tunnel. Chaque éclaircie suscite des espoirs démesurés, à chaque bond du thermomètre au dessus des 20 degrés, et on se dit qu'enfin, on le tient, ce fichu Printemps. Nouvelle douche froide ce matin; une chute de neige est venue grignoter nos espoirs de renouveau plus sûrement qu'un escargot accroché à une laitue.

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