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10 000 km plus a l'Est
27 février 2010

Révélateur

A propos de l'audition de Akio Toyota par les parlementaires américains, le présentateur du journal français lance le sujet par cette phrase : "Le patron de Toyota est convoqué à Washington pour le plus difficile des exercices, présenter des excuses".

Voilà un commentaire bien français. Pour la plupart de nos compatriotes, présenter des excuses, reconnaître ses erreurs est quelque chose de dégradant qu'il faut chercher à éviter par tous les moyens ; pour les Japonais, il en va tout autrement. Sumimasen (excusez-moi) est sûrement le mot qui revient le plus souvent à la bouche. Constitutif de la politesse, inséparable des bonnes manières. C'est même une excellente arme de défense. Pris en faute, le Japonais va aussitôt vous noyer sous des avalanches de Sumimasen, au point que s'énerver contre lui devient tout à coup ridicule et hors de propos. Les excuses publiques sont souvent un bon moyen pour les patrons de grands groupes ou les politiciens pris en faute de se concilier les bonnes grâces du public. Ici, faire acte public de contrition efface quasiment la faute. Dans ces conditions, sans être une partie de plaisir, je ne suis pas sûre que l'exercice auquel va devoir se livrer le patron de Toyota devant les parlementaires américains lui sera aussi pénible qu'un français peut l'imaginer. Je ne suis pas sûre non plus que les Américains vont réagir de la même façon que les citoyens japonais à l'expression du remords, sincère ou factice, du patron de Toyota. Ils vont lui demander de rendre des comptes, et en profiteront au passage pour rétablir GM en mettant des bâtons dans les roues de son rival. Well done, Uncle Sam !

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