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26 mars 2009

Du chômage au Japon

Les salariés qui risquent le chômage cette année sont beaucoup plus à plaindre que leurs homologues français
La crise fait ressortir le rôle prépondérant de l’entreprise par rapport à l’État dans la protection sociale au Japon.
Le taux de chômage japonais, aujourd’hui à 4,1%, est très faible par rapport au taux français. Ce dernier n’est jamais passé sous la barre des 7% depuis 1981. Le taux japonais, lui, n’est jamais passé au-dessus de 5,4% (ce taux a été dépassé en France en 1975).
Le Japon sort en apparence d’une période exceptionnellement bonne en matière d’emploi. Selon les chiffres d’Hello Work, l’ANPE japonaise, le ratio offres/demandes était encore de 1 en janvier 2008. Il est aujourd’hui à 0,67, et se détériore rapidement.
L’emploi est la priorité affichée par les gouvernements successifs au Japon. Le partage du travail, qui entraîne une baisse des salaires générale, est une notion sur laquelle s’accordent patronat, syndicats et autorités politiques.
Mais ces chiffres masquent la part désormais capitale du travail temporaire, qui représente aujourd’hui environ le tiers des emplois.
Ce souci de l’emploi est aussi le reflet d’un manque criant de filet de protection sociale. L’assurance-chômage ne dépasse en aucun cas 330 jours au Japon aujourd’hui (un projet de loi, à l’étude actuellement à la Diète, devrait rallonger cette période de 60 jours). L’indemnité quotidienne ne dépasse jamais 7030 yens (53 euros).
À titre d’exemple, selon un calcul effectué à notre demande par le bureau Hello Work d’Iidabashi, un homme japonais de 40 ans, licencié au bout de 20 ans de travail, qui gagne 6 millions de yens par an brut, aura droit à 210.000 yens par mois pendant 9 mois.
Son homologue français en revanche aura droit, selon un calcul effectué sur le site en ligne des Assedic françaises, à 1923 euros pendant 23 mois. Soit 3 fois plus.
« Junichiro Koizumi a beaucoup déréglementé le travail. Mais il n’a pas mis en face de filet de protection sociale qui aurait permis aux chômeurs d’attendre sereinement d’avoir trouvé un nouvel emploi et aurait rendu le marché du travail vraiment souple », regrette un responsable de bureau Hello Work.
« Le Japon c’est le contraire de la France. Au Japon les charges sociales sont faibles, mais l’emploi est élevé. En France les charges sociales sont très élevées, au point de décourager l’emploi. Quel est le meilleur système ? » s’interroge un entrepreneur français installé au Japon. Sans donner de réponse.

Merci à l'Equipe Emploi de la CCIFJ pour cette étude édifiante.

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